Top 8 des femmes qui ont marqué l’informatique

1. Ada Lovelace : première femme codeuse de l’histoire

En 1842, le mathématicien italien Luigi Menabrea publie un article en français Notions sur la machine analytique de M. Charles Babbage. Il décrit les aspects théoriques et pratiques de cette machine. 

Ada Lovelace est une femme mathématicienne britannique, née Augusta Ada Byron en 1815. Fascinée par le code et les symboles, elle va traduire en anglais et enrichir de ses propres recherches l’article de Menabrea. Notamment, elle propose comment une machine pourrait exécuter des instructions de manière autonome. Elle envisage la création d’une machine universelle programmable capable de manipuler des nombres, des lettres et des symboles, au-delà du calcul numérique. 

Ses notes, dont l’une est le premier algorithme exécutable par une machine, devinrent très populaires. Comme de nombreuses femmes qui travaillent dans l’informatique à cette époque, ses travaux sont signées de ses initiales A.A.L. 

Plusieurs années après, en 1930, c’est un homme, Alan Turing, qui formalise le concept de calculateur universel grâce au travail d’Ada Lovelace. 

Longtemps oubliée, Ada Lovelace est progressivement reconnue par ses pairs. Elle s’éteint en 1852.

2. Grace Hopper : inventrice du langage Cobol et pionnière en programmation

Grace Hopper, née Grace Brewster Murray en 1906, étudie à l’université Yale. Elle y obtient une maîtrise en 1930 et un doctorat en 1934, avant d’enseigner les mathématiques au Vassar College. 

En 1943, elle rejoint la US Navy en tant que réserviste. Elle devient lieutenant dans les WAVES, une unité de femmes chargée d’étudier les trajectoires balistiques. Affectée à Harvard pour programmer le Mark 1, elle continue ses recherches dans le civil tout en restant réserviste. 

En 1949, elle rejoint la société Eckert-Mauchly pour travailler sur l’Univac (le premier ordinateur commercial) : 

• En 1959, elle invente le langage Cobol (COmmon Business-Oriented Language).
• Elle contribue au concept de réutilisation, aux subroutines et au terme bug. 

Retraitée en 1966, elle est rappelée pour normaliser les langages informatiques de la Navy en 1967. 

À 79 ans, elle est une femme officier de la Marine la plus âgée en activité avant de prendre sa retraite définitive en 1986. Elle reçoit la médaille nationale de la technologie en 1991, peu avant sa mort en 1992.

3. Hedy Lamarr : inventrice du système de communication à étalement de spectre

Hedy Lamarr, née en 1914, est actrice, productrice et inventrice autrichienne.

Elle devient une star à Hollywood en 1937. 

En 1941, avec le compositeur George Antheil, elle invente un système pour sécuriser les communications entre les bateaux et leurs torpilles, appelé technique Lamarr. 

Inspiré des pianos mécaniques, leur système utilise l’étalement de spectre par saut de fréquence, rendant les signaux indétectables. Bien que breveté en 1941, ce n’est qu’en 1962 que l’armée américaine l’adopte. 

Aujourd’hui, cette technologie est encore utilisée dans les satellites, le GPS et le Wi-Fi.

Hedy Lamarr est décédée en 2000.

4. Katherine Johnson : mathématicienne emblématique de la NASA

Katherine Johnson, mathématicienne et physicienne née en 1918, rejoint la NASA en 1953. Elle y effectue des calculs complexes. 

En 1960, elle coécrit de son nom de femme avec Ted Skopinski un rapport décrivant les équations d’une trajectoire orbitale. Elle devient alors la première femme créditée comme auteure d’un écrit scientifique.

En 1961, elle calcule les trajectoires pour la mission Freedom 7, permettant à Alan Shepard de devenir le premier Américain dans l’espace. 

En 1962, elle vérifie à la main les calculs pour la mission Mercury-Atlas 6 à la demande de John Glenn, qui lui fait confiance.

En 1969, lors de la mission Apollo 11, elle aide à déterminer les trajectoires pour le rendez-vous spatial entre le module de commande et le module lunaire.

Née de parents afro-américains, Katherine Johnson s’impose dans un milieu dominé par les hommes blancs. Elle reçoit de nombreuses distinctions, dont la médaille présidentielle de la liberté en 2015. En 2016, la NASA inaugure le Centre de recherche informatique Katherine Johnson en son honneur. Elle meurt en 2020.

5. Alice Recoque : pionnière de l’informatique industrielle et de l’IA

Alice Recoque est une informaticienne française de renom née en 1929. Diplômée de l’École supérieure de physique et de chimie industrielle de Paris (ESPCI), elle joue un rôle clé dans la création de l’ordinateur de bureau CAB 500. 

En 1970, elle dirige le projet du mini-ordinateur MITRA 15, utilisé dans le projet Cyclades, le contrôle de robots et la sécurité nucléaire.

En 1978, elle participe à la fondation de la CNIL, soulignant la nécessité de protéger contre la surveillance excessive des entreprises et États.

En 1985, au sein du groupe Bull, elle dirige les recherches sur l’intelligence artificielle (IA). Elle contribue alors au développement du langage Prolog, essentiel pour le traitement du langage naturel.

Elle meurt en 2021.

6. Stéphanie Shirley : cheffe d’entreprise informatique

Née en 1933, Vera Buchthal a 5 ans lorsqu’elle fuit l’Allemagne nazie pour l’Angleterre. À 18 ans, elle devient citoyenne britannique sous le nom de Stephanie Brook. 

Femme dans l’informatique, ses travaux ne reçoivent aucun écho. Elle décide alors de les signer sous le nom d’homme Steve pour être entendue.

Elle commence sa carrière à la station postale de Dollis Hill qui obtient son diplôme en mathématiques.

En 1962, elle fonde Freelance Programmers, une société de logiciels informatiques. 

Travaillant depuis chez elle, elle recrute principalement des femmes du numérique. Elle met en place des horaires flexibles et le télétravail. En 1975, le Sex Discrimination Act l’oblige à embaucher des hommes. 

Son entreprise programme notamment les boîtes noires du Concorde.

En 1991, Stephanie Shirley prend sa retraite et vend son entreprise. Elle figure parmi les 100 meilleurs scientifiques en exercice au Royaume-Uni.

7. Margaret Hamilton : pionnière de la programmation informatique moderne

Née en 1936, Margaret Hamilton est une femme mathématicienne, passionnée par le secteur informatique.

En 1960, elle rejoint le MIT pour développer des programmes de prévision météorologique. Elle devient ensuite directrice du département de génie logiciel, travaillant sur des systèmes de détection d’avions.

En 1963, elle est nommée responsable du développement du logiciel embarqué pour les missions Apollo et Skylab de la NASA. Son équipe conçoit un système d’exploitation capable de gérer les priorités des tâches. Ce qui sauve la mission Apollo 11 en 1969 lors de l’atterrissage sur la Lune, malgré des alarmes de saturation informatique.

Margaret Hamilton et ses collègues du MIT posent les bases de la programmation moderne. Ils contribuent à la création du premier ordinateur portable. 

En 1986, elle développe l’USL (Universal Systems Language) pour gérer les logiciels et systèmes complexes.

8. Roberta Williams : pionnière des jeux vidéos d’aventures graphiques

Née en 1953, l’Américaine Roberta Williams découvre le jeu Colossal Cave Adventure, un jeu de chasse au trésor, alors qu’elle attend son premier enfant.

Elle met rapidement en lumière tous les défauts des jeux vidéo de l’époque : les joueurs doivent lire des descriptions de lieux et taper des commandes au clavier pour progresser dans l’aventure. Elle décide d’y apporter des améliorations notables. 

Cette femme révolutionne l’univers des jeux vidéo informatiques en introduisant pour la première fois en 1980 un univers graphique au jeu qu’elle crée Mystery House. 

En 1984, elle franchit une nouvelle étape d’innovation avec la création de King’s Quest I. Grâce aux avancées technologiques des ordinateurs, ce jeu permet désormais au joueur de déplacer son personnage dans un environnement virtuel en 2D3.

En 1995, Roberta Williams pousse encore plus loin l’immersion graphique avec le jeu d’aventure Phantasmagoria. Il utilise une combinaison de séquences filmées avec de vrais acteurs sur fond bleu et de décors en 3D pour créer une expérience de jeu plus immersive et visuellement captivante.

Elle est ainsi reconnue comme femme pionnière des jeux vidéo d’aventures graphiques.

Pourquoi les femmes sont-elles encore sous-représentées dans le secteur informatique ?

L’informatique est un secteur en pleine expansion avec de nombreuses opportunités de carrière. Pourtant, malgré des efforts continus pour promouvoir l’égalité des sexes, les femmes restent encore sous-représentées dans ce domaine.

Les stéréotypes de genre jouent un rôle majeur. Les idées préconçues influencent non seulement les choix de carrière des jeunes filles, mais aussi leur expérience dans le milieu professionnel.

Les 8 femmes pionnières de l’informatique que nous vous avons présenté doivent encourager toutes celles qui hésitent à se lancer dans les métiers de la tech. 

Choisir une école est une étape importante. 30 %, c’est le pourcentage de femmes dans les effectifs de l’École PMN. Il reflète une dynamique en phase avec les besoins concrets en recrutement des entreprises du numérique, mais aussi avec l’augmentation progressive de femmes dans le secteur informatique.

N’hésitez plus à vous lancer dans des études d’informatique !